Pour sa première réalisation, la jeune Suzanne Lindon s’est fait un prénom. Fille de Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon, elle a su signer un film frais, poétique et empli de délicatesse.
Une vraie bouffée d’air frais en cette 3ème semaine de réouverture des salles (et pour l’avoir vu en projection presse alors que le 2è confinement battait son plein).

Le film fait partie de la sélection officielle Cannes 2020.

Autopsie d’une jeune fille à part

Tout comme sa réalisatrice et actrice, notre protagoniste s’appelle Suzanne ; et dans le film elle a 16 ans, dans la vie, 21 (mais 18 au moment de sa réalisation). Différente des gens de son âge, elle s’ennuie rapidement avec eux, ne se sent pas à sa place. Tout au long du film, accompagne la jeune fille dans son quotidien, dans ses moments de flottement, d’oisiveté. On ne fait qu’un avec elle.

Alors que Suzanne erre à travers Montmartre, le 2è personnage du film, elle croise la route d’un jeune comédien pourtant plus âgé qu’elle (interprété par Arnaud Valois). Fascinée, elle se met à le suivre avant d’entrer en contact avec lui.

 

Plongée pudique dans les sentiments

La rencontre entre Suzanne et Raphaël produit un sentiment fort chez l’un comme chez l’autre : celui de s’être reconnus, de ne plus être seuls. Cette relation totalement platonique est d’autant plus subtilement dépeinte qu’elle est empreinte d’une grande délicatesse : une main qui effleure l’autre, un sourire, un regard… Ce qui n’entache en rien toute son intensité.

On suit Suzanne dans ses interrogations, ses émois, ceux de son âge. Et c’est délicieux.

Paris, le printemps

Autre aspect particulièrement savoureux du film : son esthétique, son atmosphère, sa musique signée Vincent Delerm. On prend un immense plaisir à déambuler dans les rues parisiennes et plus exactement, Montmartre, au printemps. L’air est léger, les arbres sont en fleur, Paris est tellement joli.

Comme une envie de retrouver nous aussi, nos seize printemps…