Party Girl, Mommy, les femmes selon la nouvelle génération

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Ils s’appellent Xavier Dolan Samuel Theis, ils sont la nouvelle génération de réalisateurs promis à un brillant avenir cinématographique. Tous deux ont en commun d’avoir remporté des prix à Cannes (Caméra d’Or pour Party Girl, Prix du Jury pour Xavier Dolan, couronné par un discours qui restera gravé dans la mémoire du festival) ; mais tous deux réalisent des films sur des femmes fortes, des mères, thème ô combien fédérateur s’il en est.

Mommy, Party Girl et la femme courage

Les deux films proposent une vision de la femme extrêmement entière : Party Girl met en scène Angélique, une femme fragilisée par son parcours de vie, une femme qui se trouve à un moment charnière de son existence, celui de faire des choix qui pourront bouleverser son destin (le mariage, en l’occurrence). Mommy, c’est avant tout une relation particulière, celle d’une mère (Diana) et son fils (Steeve), atteint de TDAH, une pathologie psychiatrique qui lui cause des troubles du comportement assez sérieux. A travers ces deux personnalités, les réalisateurs nous montrent des femmes au caractère fort, malgré leur vulnérabilité, face aux vicissitudes de la vie. De plus, ces héroïnes sont braves, courageuses et incarnent des valeurs fortes tels que l’attachement à la famille, la loyauté et l’amitié. Face à ces deux personnalités, on ne peut être que conquis.

Mommy, Party Girl et la vision de la Mère

Comme son titre l’indique, Mommy interroge la notion de la Mère. Diana, cette mère qui essaye tant bien que mal d’aider son enfant malade, agit avec la volonté de faire ce qu’il y a de mieux pour son fils. Tout au long du film de X.Dolan, on comprendra que seul l’intérêt de son fils prime, allant jusqu’à l’abnégation du sien. Dans Party Girl, Angélique est une mère plutôt distante, qui n’a pas toujours su faire ce qu’il convenait pour ses enfants. Nénamoins, les retrouvailles avec la jeune fille qu’elle a abandonnée sont très touchantes car on sent toute la sincérité d’Angélique, cette mère qui a dû abandonner un enfant qu’elle n’a jamais pu oublier.

Dans ces deux films, la mère est perçue là encore comme une mère courage, car elle semble faire les choix les plus justes pour son enfant, quitte à supporter ensuite le poids de la séparation (Mommy) ou de l’abandon (Party Girl).

Dolan, Theis, le sens de l’esthétique et de la musique

Regarder un film de Xavier Dolan est toujours une expérience visuelle et auditive des plus saisissantes. Il suffit de voir ses films passés, Les amours imaginaires, Laurence Anyways ou encore Tom à la ferme, tous nous transportent dans des univers esthétiques au charme incommensurable. Mommy n’échappe pas à la règle : en nous donnant à voir une image en format 1:1, c’est-à-dire carré, il ne nous épargne pas la beauté de ses plans. Lumière époustouflante, soleil éblouissant et visages captant la lumière comme rarement on le voit au cinéma, Dolan se révèle expert en photographie.

Party Girl joue dans la même catégorie, Samuel Theis réussissant ce pari osé de magnifier la campagne messine par son sens du cadrage et ses plans tout à fait savoureux. Tout comme Dolan, il sublime ses sujets en les filmant au plus près de leur vérité.

Quant à la musique, elle est tout bonnement divine. Party Girl nous régale de sa BO avec Chinawoman : I’ll be your woman, tandis que Mommy ravive nos souvenirs musicaux avec Counting cross, Oasis et son immémorial Wonderwall et…plus inattendus, On ne change pas de Céline Dion (leur trésor national, sic) et Blue, la musique dance par excellence d’Eiffel. Très 90s dans sa BOF, Xavier Dolan ne lasse pas de nous surprendre.

En définitive, Mommy et Party Girl sont deux films forts, qui nous plongent dans la peau de deux femmes courage, que nous ne sommes pas prêts d’oublier car ces femmes là sont universelles.

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