La nuit où tout a basculé entre Gainsbourg et Brigitte Bardot, voilà l’intrigue de la pièce « Moi non plus ». Gainsbourg, c’est Jérémie Lippmann (metteur en scène de la Vénus à la fourrure)  et BB, Mathilde Bisson déjà interviewée ici, véritable incarnation de la madone.

Moi non plus, une pièce incarnée

Lorsqu’on connaît déjà l’histoire entre ces deux monstres sacrés, on vient pour l’incarnation, pour la proposition artistique aussi. On vient donc autant pour la curiosité de les voir réincarnés, que pour la mise en scène, fort réussie, au rythme de la musique de BB Initial.

Brigitte clame son amour inconditionnel pour Serge, bien que mariée à un autre homme (Gunter Sachs). Gainsbourg, lui, se méfie de l’amour, d’où je fameux « je t’aime moi non plus ». Contrairement à ce qu’on pourrait attendre, c’est d’abord à la genèse de « Bonnie and Clyde » que l’on assiste en tant que spectateurs, la chanson brûlot qui valut la perte du couple ne viendra que dans un second temps.

Moi non plus, un duo réincarné

Si le couple est si crédible, ce n’est parce pas seulement parce qu’ils sont très beaux tous deux mais car ils représentent l’essence de ce duo mythique. Brigitte, sensuelle, intelligente et percutante ; Serge, torturé, ténébreux parfois dur mais lucide.

Jérémie Lippmann a de Gainsbourg les gestes emportés, le phrasé saccadé, la verve débonnaire. De Bardot, Mathilde Bisson a la gouaille, ce rythme si particulier, cet articulé singulier, et toute sa sensualité. Le petit brun tout sec, la grande blonde lascive ; on en pince pour ce couple si langoureux, tantôt chat et chien (ça tombe bien, ça plaît à BB).

Au Théâtre de la Madeleine Du mardi au samedi à 19h.