Pour son dernier film, Mia Hansen-Løve retrouve le mystérieux Roman Kolinka déjà aperçu dans Eden ou l’Avenir. Dans Maya, il incarne Gabriel, un reporter de guerre récemment libéré après avoir été otage de Daesh en Syrie durant des mois.
Maya : une fuite vers la beauté du monde
Après quelques jours passés à Paris, Gabriel ressent rapidement le besoin de partir. On comprend que sa mère qui vit à Bombay, lui a laissé une maison familiale à restaurer. A Goa, il est en perpétuel mouvement, comme une fuite en avant. Il retrouve son parrain, et très vite, sympathise avec sa fille Maya, une lycéenne. Elle l’accompagne dans bon nombre de ses déplacements, lui fait découvrir le coin. On sent assez rapidement que la jeune fille aime passer du temps avec Gabriel et fait tout pour que ces moments se prolongent. Par respect pour le jeune âge de Maya, Gabriel se fixe une ligne de conduite et n’y déroge pas… du moins pas avant un long moment.
Maya : un besoin de reconstruction
Comme dans tous les films de Mia Hansen-Løve, les personnages subissent des épreuves qu’ils doivent surpasser pour parvenir à se retrouver, voire se reconstruire. C’était déjà le cas des personnages incarnés par Félix de Givry dans Eden ou Isabelle Huppert dans l’Avenir. Maya n’échappe pas à la règle : on suit Gabriel dans tout son parcours à travers l’Inde et on comprend qu’à travers ce besoin d’ailleurs, c’est lui qu’il a besoin de retrouver. Traumatisé par sa captivité, il ne se sent pas prêt à renouer avec le reportage de guerre, et pour autant, il dira à sa mère qu’il ne sait pas faire autre chose. Ce voyage est pour lui comme une thérapie. Et paradoxalement, c’est en fuyant là l’autre bout du monde que l’on peut se retrouver.
Contemplatif, ce film est un vrai voyage à travers l’Inde mais c’est aussi une quête de sérénité.