Une vision sensible et poétique

Pour Yves Saint Laurent Beauté, Pierre Niney a choisi de nous proposer sa vision de la nuit, sensible et poétique.

Sa nuit est celle des gens qui l’animent, au détour d’un bar, d’une boîte mais aussi le long des quais de Seine ou encore à la Comédie Française. Le comédien devenu réalisateur le temps d’un court métrage-sans doute pas le dernier, tient à rendre hommage à ces noctambules, professionnels de la nuit.

Véhiculer tant d’émotions en si peu de temps réside du génie. Par le jeu des images, par la musique composée par François Civil, par son discours aussi, Pierre Niney gagne le pari fou d’émouvoir son spectateur en pas même 3 minutes. Il y a bien sûr cette rencontre née d’une douce rêverie…qui ne peut être ému en découvrant la jeune fille cavalant dans cette nuit sombre à ses côtés.

Une ode à la rêverie

Tout au long de ce court, voici ce que susurre Pierre Niney, d’une voix à la fois grave et suave; «Chaque nuit est différente. Chaque nuit nous change un peu. Chaque nuit c’est l’occasion d’observer. De s’inspirer. Voir. Sa façon de marcher. Son sens du rythme. Son élégance. Et puis il y a les lumières. Les surprises. Les regrets aussi. Et puis il y a les envies. Ou les désirs. La nuit parfois nous propose des défis inattendus. La nuit, c’est savoir prêter attention. Et si on regarde bien, la nuit  nous rappelle aussi que chacun vit à son rythme, que lorsqu’on finit sa journée, d’autres la commencent. Seul, ou à plusieurs. Chaque nuit c’est l’occasion de faire le parcours classique. Les lieux. Les gens. Nuit reposante, mais quand même agitée. Une nuit pour se faire pardonner. Et puis il y a cette nuit. Cette nuit qui nous donne le temps de suivre une intuition. Un instinct. Cette nuit qui fait qu’une belle histoire puisse voir le jour. Ou qui nous laisse au moins le temps d’y rêver».

Un esthétisme hors pair

Grâce à une technique filmique mise au point par David Fincher, l’image est directement en noir et blanc. Le rendu est d’une beauté incomparable. S’y ajoute le rythme, traduisant une énergie décomposée, pour mieux comprendre le recul de Pierre Niney face à toute cette agitation. Cette mise à distance est le signe d’une lucidité à fleur de peau, sans doute à l’instar d’Yves Saint Laurent, cet extra lucide doué d’une (trop) forte acuité du monde. Pierre Niney, une fois encore, lui rend un bel hommage.