Réalisé par Luca Guadagnino, Call me by your name plante son décor en Italie au début des années 80. Elio (Timothée Chalamet),passe son été dans la villa familiale. Son père, professeur d’université, reçoit un doctorant américain pour les vacances. Oliver (Armie Hammer), plus âgé qu’Elio, se lie rapidement d’amitié avec l’adolescent. Cette complicité se transformera peu à peu en bien plus qu’une amitié. Un éveil des sens et l’apparition de sentiments réciproques, voilà ce qui attend les deux protagonistes de ce film si délicat.
Call me by your name, la dolce vita par excellence
Le film nous offre une plongée en été, dans la campagne italienne des années 80. Quoi de plus jubilatoire pour le spectateur que de baigner dans cette atmosphère à la fois suave et légère, alors que nous sommes au beau milieu de l’hiver ? Les acteurs sont beaux (la finesse d’Elio, les boucles de ses cheveux ; le corps musclé d’Oliver, son beau visage, son côté rassurant). La végétation est luxuriante, nous nageons en plein hédonisme, pour notre plus grand plaisir. De plus, le retour aux années 80 apporte un côté rétro tout à fait savoureux, qui nous dépayse encore davantage et nous permet de mesurer d’autant plus les enjeux dramatiques autour du nœud opéré par l’intrigue.
Call me by your name, l’éducation sentimentale
La mise en exergue de l’initiation à l’amour et à la sensualité du personnage d’Elio est particulièrement intéressante. D’abord avec l’une de ses amies (la très dynamique Esther Garrel) pour l’éveil des sens puis avec Oliver pour une approche beaucoup plus holistique des liens entre deux personnes, fussent-elles du même sexe. Ce qui est prégnant dans cette relation, c’est la prudence avec laquelle ils opèrent en premier lieu. Il faut finalement du temps à chacun pour assumer ses envies réelles et ce d’autant qu’Oliver, plus âgé, se sent investi d’une certaine responsabilité vis-à-vis d’Elio. Pour autant, c’est à une véritable libération des pulsions que l’on assistera, un lâcher prise qui en apprend fortement sur soi et peut nous changer à tout jamais. C’est ainsi que le film nommé aux Oscar par 4 fois, peut être qualifié d’initiatique, et l’on se souviendra longtemps des recommandations du père à son fils, véritable bouffée d’oxygène et leçon d’humanité du film.