Cette phrase a sans doute inspiré le réalisateur, car elle inaugure le film, lui donnant son titre.
Le redoutable ou Godard sans son piédestal
Michel Hazanavicius nous livre une tranche de vie de Godard qu’on connaît peu. Celle après les succès, celle de son amour pour Anne Wiazemsky, jeune fille qui deviendra son épouse, soutien indéfectible aussi.
La toile de fond ? Mai 68, ses affiches, ses slogans improbables, et bien sûr, ses pavés. Godard se montre révolutionnaire, cassant ses lunettes durant chaque manifestation. Le combat prendra une autre forme, celle du cinéma auto géré, sans hiérarchie.
Ce que s’attache à montrer le réalisateur, c’est la détermination de Godard, son fort engagement politique dans ce qu’il nomme « la révolution », ce qui coïncide à sa période « films marxistes », celle où il a tourné « la Chinoise », film dans lequel il met sa femme à l’honneur mais qui fut en revanche fort mal reçu par le public. Outre sa détermination en politique, c’est aussi les doutes du cinéaste qui sont mis en exergue. On le sent révolté mais fragile.
Là où on sent le parti pris de Michel Hazanavicius, c’est dans la couleur qu’il a donnée à son film : c’est avant tout une comédie, et si d’aucuns le perçoivent avec mélancolie, ce n’est pas vraiment l’intention première du réalisateur.
Chronique redoutable d’une histoire d’amour
Ce que le réalisateur nous donne à voir c’est aussi une histoire d’amour sur plusieurs années, des prémisses au point de non retour, des papillons dans le ventre à la mort du couple. Godard a usé les sentiments de sa jeune épouse, Anne Wiazemsk, par un comportement devenu de plus en plus difficile. C’est dans un élan de violence verbale incontrôlable que la jeune femme décidera, à bout de souffle, de le quitter définitivement.
En tant que spectateur, c’est aussi à cette fin là qu’on assiste et c’est sans doute le plus tragique de ce film, au demeurant comique.