La garçonnière revisitée

la-garconniere.5676.image.710x0


Depuis quelques semaines, une nouvelle pièce a pris place dans la grande salle du Théâtre de Paris. Cette pièce, c’est La Garçonnière, une pièce tirée du film éponyme de Billy Wilder, réalisé dans les années 60. Adaptée par Gérald Sibleyras et Judith Elmaleh, la pièce propose un tourbillon d’émotions, de rire et de rebondissements. Scénario parfait donc.

Scénario parfait que cette Garçonnière

Chef d’oeuvre du cinéma américain oblige, son adaptation est clairement à la hauteur. Durant près de deux heures, on ne s’ennuie pas un instant tant l’intrigue est bien ficelée et les personnages, hauts en couleurs. Guillaume de Tonquedec incarne à la perfection Monsieur Baxter, un petit rond de cuir servile à souhait, prêt à tout pour décrocher enfin un promotion, et ainsi grimper, au propre comme au figuré, les hautes sphères de la compagnie d’assurances dans laquelle il travaille depuis tant d’années. Tout le nœud de l’intrigue réside dans la pression qu’exercent sur lui ses collègues (hiérarchiquement supérieurs) face à cette promotion : ils ne parleront de lui en bien que si ce dernier continue à leur louer son petit appartement, autrement dit la garçonnière de ses messieurs. Tout se passerait correctement, malgré les aberrations des exigences des uns et des autres, si M. Baxter ne rencontrait pas une femme (brillamment incarnée par Claire Keim) qui mette en péril cet immoral équilibre…

ob_ccd72f_slide-garconniere

Etonnante mise en scène que La Garçonnière

José Paul a signé une mise en scène très ambitieuse, se hissant au rang de celles d’Edmond, notamment. Il parvient à illustrer au théâtre ce New York des années 60, grâce à des habiletés de mise en scène : les plateaux tournants, comme on les voit de plus en plus désormais, mais aussi les images projetées, plantant parfaitement le décor.

La mise en scène ne suffit à expliquer la réussite de cette pièce, il y a bien sûr le talent de ses acteurs : tous sont justes, avec une mention spéciale à Guillaume de Tonquedec, parfait dans ce rôle qui demande des ressources incroyables (bref, quelle énergie !) Claire Keim, qui se faisait plus rare, revient sur les planches comme si le temps n’avait pas de prise sur elle : belle, douce, grâcieuse et parfaitement juste dans son rôle : mention spéciale à SA scène que les spectateurs reconnaîtront. Il serait dommage enfin d’oublier Jean-Pierre Lorit, magnanime, élégant et sans aucune fausse note. Bref, on peut unanimement affirmer que tous ont une classe so sixty, definitely. 

Théâtre de Paris
Du 07 février au 29 avril 2017

Share