Le goût si délicat des merveilles

le goût des merveilles

 

Eric Besnard nous livre un film poétique et délicat, célébrant la nature. Virginie Efira incarne Louise une arboricultrice qui peine à vendre ses fruits sur les marchés depuis le décès accidentel de son mari. En percutant Pierre (Benjamin Lavernhe), un jeune homme souffrant du syndrome d’Asperger, sa vie prendra peu à peu une autre tournure, et réciproquement.

Rencontre du deuxième type

L’une des forces du film réside dans la singularité de la rencontre qu’il met en scène. En mettant Pierre sur la route de Louise, le réalisateur ne peut que tomber juste. Un personnage aussi fort et atypique que celui campé par Benjamin Laverhne ne peut laisser indifférent. On est d’emblée saisi par sa ténacité, sa franchise, sa drôlerie aussi. Il colle des gommettes partout, met des images sur les nombres et des nombres premiers sur les nuages. Il n’est pas intéressé par l’argent mais par la météo et il pince quand il aime. Louise elle, est mère de deux enfants, très accaparée par son travail et au bord de la ruine. Combative et rarement résignée, elle se sent pourtant sur le fil du rasoir. Lorsque Pierre s’invite dans sa vie, c’est l’impromptu et le fantasque qui arrivent par lui. Aussi désarçonnant soit il, c’est quelqu’un qui ne ment jamais quitte à déplaire.

LE GOUT DES MERVEILLES

 

Une ode à la nature

En faisant de son environnement principal l’arboriculture, c’est une véritable ode à la nature que ce film. On ne peut être que saisi devant tant de beauté. Les plans font la part belle à l’eau qui ruisselle, aux abeilles, au soleil. On n’est pas uniquement sur un registre contemplatif car ces plans sont savamment distillés tout au long du film. Autrement dit, on ne s’ennuie jamais tant l’intrigue est subtilement amenée. On suit nos personnages et leurs états intérieurs dans une nature luxuriante, mais menacée. Romantique par excellence, ce film mêle à la fois les sentiments de ses protagonistes à une nature qu’on tente de sauver malgré les menaces et les difficultés… à l’image de leur combat intérieur.

En définitive, Le goût des merveilles porte bien son nom grâce à un scénario tout en subtilité et des personnages forts, attachants et singuliers, formidablement portés par son duo d’acteurs.

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