Après « L’étudiante et Monsieur Henri », succès transposé au grand écran, Ivan Calbérac revient avec l’adaptation au théâtre de son livre, « Venise n’est pas en Italie ». Pour cette pièce, Thomas Solivérès incarne tour à tour les différents personnages, dans un seul en scène éblouissant.
Un texte qui touche en plein coeur
On ne le sait pas forcément avant de voir la pièce, mais l’histoire qui va nous être relatée, c’est celle de son auteur, Ivan Calbérac. Qu’importe au fond qu’on le sache ou non, on se laisse volontiers porter par la narration de Thomas Solivérès, qui incarne tous les rôles. L’histoire qu’il nous donne à voir et à entendre, c’est celle d’un ado d’une quinzaine d’années sans doute, qui vit à Montargis. Emile est le deuxième enfant d’un couple aux revenus modestes, après son frère aîné qui a choisi d’être militaire. Emile, lui, est littéraire, il aime coucher ses pensées sur le papier, à la manière d’un journal intime. Profondément sensible et n’ayant pas confiance en lui (et sa mère ne l’y aide pas), il chavire en croisant le regard de Pauline, une jeune fille qui à l’évidence n’est pas du même milieu social que lui. Et pourtant, il décide de se lancer rêves et âme dans cette idylle qui marquera définitivement son adolescence, le moment charnière de l’existence. Quand Pauline lui annonce qu’elle doit chanter avec sa chorale à Venise, Emile fait tout pour aller la voir… Un voyage initiatique dont il n’en sortira pas indemne.
Une prouesse d’acteur
Thomas Solivérès, que l’on a vu dans Intouchables, signe une performance digne des plus grands. A son jeune âge, il manie avec brio les différents personnages qui composent la pièce. Du personnage d’Emile, à celui du grand frère, en passant par ceux de ses deux parents, mais aussi celui de Pauline, de ses parents, Thomas nous laisse sans voix. Il passe d’un personnage à l’autre avec une fluidité déconcertante (ses cheveux à la Julien Doré aidant, et ce d’autant plus qu’ils sont faussement décolorés par sa mère !) Le personnage de la mère d’Emile est particulièrement savoureux, nous faisant penser à celui de celle de Guillaume Gallienne dans le très césarisé « Guillaume et les garçons, à table! » Puisse cette pièce rencontrer le même succès !
NB : C’est la première fois que je pleurais au théâtre, merci et bravo Ivan Calberac !
Théâtre des Béliers Parisiens (Paris 18è) Du mercredi au samedi à 19h00 et le dimanche à 15h30