Il s’agit du premier long métrage du réalisateur Sylvain Desclous dont le dernier court-métrage était sélectionné aux Césars. Avec « Vendeurs », il met face à face deux acteurs talentueux : Gilbert Melki qu’on est ravis de retrouver, et Pio Marmai.
L’adrénaline contre la solitude
Gerald (Pio Marmai) reprend contact avec son père, Serge (Gilbert Melki) alors qu’il se trouve dans une situation délicate, depuis la récente faillite de son restaurant. Aux côtés de sa compagne, Karole, il tente de remonter la pente. En demandant un boulot de vendeur à son père, il s’adresse à l’un des cadors de la vente. Depuis des années, il écume les magasins des zones commerciales pour prodiguer ses conseils avisés. Pour sa carrière, il a tout sacrifié : sa vie privée, sa famille et même sa santé. Il carbure à la caféine mais aussi à la cocaïne, trompe sa solitude dans les bras de prostituées et se noie dans le whisky. En demandant un poste à son père, Gerald ne sait pas encore à quel univers il va se confronter. Si les premiers temps sont difficiles, Gérald va se découvrir des talents insoupçonnés, convaincu qu’il n’était pas fait pour ça.
Justesse de jeu et qualité de scenario
On ne peut que saluer le jeu des deux comédiens principaux, sans oublier celui de Clémentine Poidatz qui incarne la compagne de Pio Marmai. Gilbert Melki quant à lui impressionne par son intensité de jeu, on le sent, comme le veut son personnage, sur le fil du rasoir.
Le scénario, lui, est extrêmement bien écrit. L’action est suffisamment riche pour qu’on ne s’ennuie pas, captivés par le portrait de ce père et de ce fils en plein chamboulement intérieur. De l’aveu de Pio Marmai lorsqu’il a presenté le film en avant-première, « c’est un film que j’ai grand plaisir à tourner, qui m’a fait du bien et que j’aime regarder. Si je ‘l’ai dit pour mes précédents films, cette fois c’est entièrement sincère ». Voilà qui a le mérite d’être clair. Pour un premier long métrage, c’est tout à fait prometteur.