Hélène Fillières, plus connue en tant que comédienne, fait ses premiers pas à la réalisation en nous proposant Une histoire d’Amour. Le casting est grandiose, le sujet est sombre.
Pour son premier film, la réalisatrice adapte un roman de Régis Jauffret, Sévère, basé sur un fait divers, l’assassinat du banquier Edouard Stern par sa maîtresse. Bien sûr, le film ne retrace pas l’affaire dans son exactitude mais s’en inspire.
Hélène filière met en scène un film au propos difficile, aux répliques acerbes et aux scènes parfois choquantes, souvent déstabilisantes. La relation que le banquier entretient avec sa maîtresse est profondément malsaine, il la maltraite psychologiquement et lui demande de lui faire mal physiquement. Leurs rapports sont éminemment sadomasochistes et pas seulement sexuellement.
Le personnage interprété par Benoît Poelvoorde est troublant : il suscite tantôt la haine, tantôt la pitié. Cet homme torturé demande le pire à sa maîtresse, une Laetitia Casta fragile, mutique qui est prête à tout-même le pire, pour satisfaire les envies morbides de son amant.
La réalisatrice met particulièrement en exergue le mal être des personnages et, à travers leur mutisme, c’est leur fragilité que l’on ressent. La photographie du film est très réussie à cet égard, mais l’ensemble demeure fade, et sans autre saveur qu’une légère amertume. Ce film est long, trop long. Les personnages ne parlent presque pas, trop peu en tous cas.
De cette histoire d’amour, ne ne retiendrons que la performance incroyable de deux acteurs au sommet du dépassement de soi, car malgré un talent certain, l’histoire d’amour d’Hélène Fillière nous laisse sur le bord de la route…