Derrière ce documentaire dont la productrice exécutive n’est autre que Geena Davis, une plongée poignante dans l’industrie du cinéma américain. En jeu : la sous-représentation des femmes à Hollywood. Ce que le synopsis considère, tel qu’il est écrit, comme une aberration de l’industrie du 7è art en Amérique a des conséquences plus lourdes qu’on ne le croit.Immersion dans une réalité plus qu’édifiante, terrifiante.
Discrimination homme/femme : preuves à l’appui
Fondé par la comédienne elle-même, le Geena Davis Institute s’attache à lutter contre les inégalités entre hommes et femmes et les stéréotypes sexistes. Son équipe a commencé par visionner plan par plan les films, les dessins animés qui émaillent l’industrie du 7è art aux Etats-Unis. Très rapidement, il s’est avéré que les femmes étaient cantonnées à des rôles très précis : l’épouse, « la fille sexy », la secrétaire etc. etc.
Autre point saillant : le désavantage des femmes de cinéma, alors que leurs homologues masculins peuvent poursuivre sans encombre une carrière dans le milieu, fussent-elles auréolées de récompenses aussi prestigieuses qu’un Oscar. Ce constat est si fort qu’il a engendré le titre du documentaire, comme l’explique son réalisateur, Tom Donahue :
Le titre du film vient de mon deuxième entretien avec Geena – lorsqu’elle parle de films axés sur des personnages féminins ayant rencontré un immense succès qui ont dépassé toutes les attentes et dont beaucoup estimaient qu’ils allaient enfin faire bouger les lignes… alors que rien ne s’est passé.
Une démarche au fondement d’une construction déterminante
Ce qui est absolument bouleversant dans ce film réside sans conteste dans les implications sociologiques et psychologiques des films non seulement dans la vision du monde des petites filles américaines mais aussi de leur psyché. Pour preuve, certaines comédiennes ou femmes du cinéma américain qu’on diraient alors « issues de la diversité » se sentaient mal car tellement différentes de ce qu’elles voyaient à l’écran petites. L’une d’entre elles avouera alors s’être posée la question de sa « normalité » : « si on ne me voit pas, c’est alors que je ne suis pas normale, puisqu’on ne me représente pas à l’écran ».
Autant de ravages de la sous représentation des femmes dans leur richesses, loin des stéréotypes purement sociologiques : heureusement, grâce à Geena Davis, tout espoir est permis, tout peut changer… Puisse cette industrie en prendre conscience mais aussi, et surtout, en prendre acte.