Après le prénom et un dîner d’adieu, le duo Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière proposent une nouvelle pièce au théâtre Edouard 7, comme à l’accoutumée c’est Bernard Murat qui signe la mise en scène.
Une mise en abyme
Lucie (Bérénice Bejo et très beau prénom), une dramaturge à succès est en panne d’inspiration. Une rencontre fortuite avec son voisin incarné par Stéphane de Groodt marquera la genèse de sa nouvelle pièce, pièce dont elle avait promis l’écriture avant même d’en avoir le sujet et qu’elle ne parvenait à écrire. Les visites répétées de son voisin Thomas la poussent à parler d’elle, en réalité ce sont les malheurs qui l’ont toujours poussés à écrire. Maintenant qu’elle est heureuse, elle n’a plus aucune source d’inspiration. C’est alors qu’elle monte, à l’aide de son nouveau confident, un stratagème qui la dépassera et donnera naissance à sa future pièce.
Une réflexion sur le bonheur
Profitant du fameux leitmotiv selon lequel le malheur peut rendre un auteur extrêmement prolifique, les deux auteurs se sont également penchés sur la nature du bonheur : annihile-t-il toute force créatrice ? Pourquoi le malheur est-il plus inspirant ? Pourquoi ne peut-on écrire quand on est heureux ? Autant de questions soulevées par Lucie qui vit son bonheur comme un échec, une entrave à la création, à l’écriture. Mais au fond, c’est l’amour qui lui manque malgré son mariage…
Un duo inégal
Dans le jeu, les deux protagonistes sont clairement inégaux. Stéphane de Groodt crève les planches avec sa gouaille ravageuse et son naturel hors pair. Bérénice Bejo, quant à elle, déçoit par un jeu trop ampoulé et donne parfois l’impression de lire ses répliques. La scène de ses malheurs d’enfance relatés à Thomas en est l’exemple le plus saisissant. C’est dommage mais ça ne gâche pas le plaisir. En revanche, si la pièce est plutôt agréable à regarder et si certaines répliques sont extrêmement drôles et bien vues, il manque quelque chose qu’on ne soupçonne pas pour être totalement exalté : les auteurs seraient-ils trop heureux ?
Retrouvez mon interview des auteurs ici.
Tous les jours jusqu’au 29 janvier à Edouard 7