Nouveau directeur artistique du Théâtre de la Madeleine, Philippe Lellouche revient sur les planches avec une pièce qu’il a lui-même écrite. Partageant l’affiche aux côtés de Gérard Darmon, il lui a également confié la mise en scène.
Une comédie aux contours flous
Dans cette pièce, on assiste aux moments importants de la vie de deux meilleurs amis. Suite à un sort jeté par une sorte de fée des temps modernes, notre duo se retrouve condamné à revivre les pires moments de leur vie pour mieux en apprécier la teneur actuelle.
L’idée de base peut sembler séduisante mais on peine à comprendre les tenants et aboutissants d’une telle démarche. A la fois mystique, spirituelle et surnaturelle, la visée de la pièce reste au fond, assez obscure. On saisit mal ses enjeux : est-ce que le but de la vie est de ne renaître ? Est-on condamné à revivre inlassablement les mêmes évènements ? Tout ceci est hélas peu clair au sortir de la pièce. Philippe Lellouche aurait sans doute gagné en clarté s’il avait opté pour le parti pris de la pure comédie sociétale, au lieu d’y accoler une dimension surnaturelle.
Un jeu au diapason
Si la teneur de la pièce peut laisser perplexe, le jeu d’acteur est lui, très bon. Le duo Darmon/Lellouche livre une performance entière et généreuse. Mention spéciale pour Gérard Darmon qui interprète le rôle –de composition, de la future ex épouse de Lellouche lors de la scène précédant leur divorce, au tribunal. Même l’auteur peinait à retenir ses rires. Le duo fonctionne à merveille ; toujours dans un jeu très dynamique, on sent les deux comédiens parfaitement habités par leurs rôles respectifs. Le personnage féminin à l’origine de leur voyage dans le temps est interprété par Ornella Fleury, une comédienne rafraichissante qui donne à la pièce une saveur toute particulière. A la fois gracieuse et légère, le seul personnage féminin de la pièce confère à la pièce un charme tout particulier.