La comparaison entre Samba et Intouchables est si tentante… Trois ans après le succès fou de leur dernier film, Eric Toledano et Olivier Nakache reviennent pour Samba. Le tandem de réalisateurs applique les mêmes recettes, avec plus ou moins de réussite. Tellement proches et Nos jours heureux-leurs premiers films, nous semble alors tellement loin…

Samba, Intouchables, fresques sociales

Samba, tout comme Intouchables, est profondément ancré dans une réalité sociale difficile. Le handicap côtoie l’immigration. Le personnage de Samba est différent de celui de Driss (Intouchables), ce dernier était bourré de certitudes alors que Samba est plus hésitant, plus touchant au fond. En revanche, il y a une similitude entre les personnages de Philippe (François Cluzet, Intouchables), et Alice (Charlotte Gainsbourg) : ils sont tous deux des âmes en peine, fragilisées par la vie et ses tourments.

Autre similitude, les rôles secondaires : qu’il s’agisse des rôles de Tahar Rahim, Izia Higelin ou encore Audrey Fleurot, Anne Le Ny, tous apparaissent en toile de fond face à l’importance donnée aux protagonistes.

La carte Omar Sy

Présent dans tous leurs films, Omar Sy, avec une importance toute particulière dans les deux derniers. Toujours empathique, il est plutôt maladroit et très délicat dans Samba alors qu’on le voit débrouillard et sûr de lui dans Intouchables. Son pouvoir comique ne joue pas sur les mêmes registres selon les deux longs-métrages : dans le premier, il s’agit d’un comique de parole, alors qu’on joue clairement sur les situations dans le second. Mémorable, la scène de métro où l’on retrouve Samba en costume 3 pièces, un attaché case au bras, lisant…Cheval Magazine ! Idem pour les caresses intempestives de poney pour Charlotte Gainsbourg. Fou rire garanti.

Dans les deux cas, on met toujours en présence deux personnes éprouvées par la vie. C’est sans doute dans ce processus que réside le succès du tandem star. La rencontre de deux fragilités, voilà la recette Toledano-Nakache, qu’il s’agisse d’Omar Sy aux côtés de Cluzet ou Charlotte Gainsbourg.

Des procédés à la clé

Tout comme Intouchables, Samba révèle les secrets de ses protagonistes au compte goutte. Samba peut sembler trop riche dans son scénario et ses rebondissements, on apprécie davantage la simplicité touchante d’Intouchables. Etre parcimonieux peut s’avérer plus authentique, donc plus touchant.

Enfin, certaines répliques de Samba (du personnage et du film) tombent totalement à plat. Malgré sa situation, il ne peut s’empêcher de faire des blagues absolument pas risibles, ce qui est vraiment dommage pour le film car ça nuit à la vision d’ensemble qu’on peut en avoir. En revanche, on est impressionné par la justesse et la délicatesse du rôle confié à Charlotte Gainsbourg qui l’incarne à merveille.

Ma préférence va à Intouchables, fallait-il le préciser…