Vous vous souvenez des films pleurires, ce concept né à la suite de Comme des frères ou encore, Demain tout commence d’Hugo Gélin. Roulez Jeunesse, c’est un peu ça, mais dans une tonalité totalement différente, sous fond de drame sociétal.
Roulez Jeunesse, ce conte initiatique
Malgré l’aisance et l’élégance de la formule, parler de conte initiatique n’est pas une simple facilité de langage : dans le film, on évoque « Le petit Poucet », ce conte que tout le monde connaît au cours duquel un enfant sème des cailloux dans la forêt pour retrouver son chemin. C’est peu ou proue la même chose dans le film de Julien Guetta : Alex est dans une vie qu’il n’aime pas particulièrement car il ne l’a pas choisie. L’obstacle qu’il rencontre, devoir s’occuper d’enfants qui ne sont pas les siens et retrouver leur mère, c’est au fond ce qui pouvait lui arriver de mieux (se perdre dans la forêt) pour enfin se rencontrer lui-même et trouver sa voie.
Roulez Jeunesse, des rires et larmes
D’aucuns diraient que le passage des rires aux larmes est trop abrupt. Ce n’est pas totalement juste, et c’est même assez faux. Si chacun est libre d’avoir ce ressenti, il faut cependant imaginer que ce film est à l’instar de la vie, comme le dit son producteur Christophe Barral, fait de joies et de peines. Rien de très surprenant à cela. Puis s’il est vrai que le début s’installe davantage dans la comédie, on est d’emblée confrontés aux problèmes sociaux qui sont dépeints tout au long du film : la démission parentale, la toxicomanie mais aussi la relation toxique qui lie le protagoniste à sa mère, fort bien interprétée par Brigitte Roüan.
Roulez Jeunesse porté par Eric Judor
Le comédien que l’on connaissait pour ses rôles décalés (d)étonne par sa justesse et sa parfaite appropriation du rôle. On est en totale empathie avec son personnage, ce qui donne au film des allures de roadtrip initiatique dans lequel on prend plaisir à accompagner le personnage sur la voie de la libération, celle de sa mère, en tentant de retrouver celle des enfants qui lui sont presque littéralement tombés sur les bras. De cette fable, on en sort à la fois bouleversés et plein d’espoirs. Si ce film est d’un genre inclassable, là encore, il ressemble un peu à la vie non ?