Pour son second long métrage, Mélanie Laurent réunit deux jeunes comédiennes au talent prometteur : Lou de Laâge et Joséphine Jappy. Si son premier film était très encourageant, ce second s’avère d’une grande maîtrise. Décryptage.
Une amitié fraîche et sincère
Ce film c’est avant tout une histoire d’amitié, celle qui unit deux lycéennes : Charlie et Sarah. La première est calme, studieuse et mène une vie tout à fait passible malgré les heurts de ses parents. Sarah, elle est tout feu tout flamme, tout et son contraire : elle charme autant qu’elle insupporte. Sa beauté insolente est à l’opposé de celle de Charlie : pudique et innocente. Ces deux la deviennent vite inséparables jusqu’à ce que les secrets deviennent trop lourds et que, d’une manière ou d’une autre, ils éclatent au grand jour.
Une perversion narcissique
L’inimitié entre ces deux grandes amies n’est pas arrivée brusquement, elle s’est au contraire distillée peu à peu, au fur et à mesure des semaines. C’est le comportement de Sarah qui est proprement en cause ; capable de passer de l’affection à la haine en un instant, elle a mis à mal l’équilibre de Charlie. Complètement désorientée, la jeune fille sombre alors dans un profonde détresse, causée par la persécution sournoise de Sarah.
Une vision cinématographique intéressante
Si le film de Mélanie Laurent forme un ensemble réussi, c’est à la fois par l’intelligence de son intrigue. Les petites remarques en apparence anodines de Sarah, au moment où on ne s’y attend pas, sont assez ingénieuses dans la mesure où le spectateur peut tout à fait s’identifier à Charlie, sa victime. En d’autres termes, on est tout aussi surpris qu’elle. Et c’est en maîtrisant parfaitement la psychologie de son protagoniste que la réalisatrice réussit à nous emmener avec elle. Le geste de Charlie et ses réactions deviennent ainsi plus évidentes, on souffre avec elle, on est en empathie avec le personnage. Sur le plan esthétique, c’est tout aussi louable : la lumière est belle et la réalisatrice a mis un point d’honneur à bien mettre en valeur ses jeunes comédiennes.
Respire, c’est une jolie bouffée d’air impur dans le cinéma français.