Après avoir revu le film, j’ai décidé de modifier cet article.
Celui qui nous avait habitué au genre de Sautet pour Les petits mouchoirs semble emprunter un titre à la Pialat (Nous ne vieillirons pas ensemble). Pour cette suite assumée, Guillaume Canet nous livre un film extrêmement pauvre en matière de scénario : une maison de campagne pour seule intrigue. Les détracteurs du premier volet auront d’autant plus d’arguments à se mettre sous la dent.
Nous finirons ensemble : un film plus en profondeur mais scénaristiquement pauvre
Ce dernier opus, Guillaume Canet s’est attelé à en retravailler le scénario après une première version décevante, un avis partagé par l’ensemble des comédiens. En se remettant au travail, le réalisateur nous donne à voir des personnages plus complexes, dont on perçoit toutes les failles et faiblesses, derrière des caractères souvent bien tranchés. A commencer par le personnage de Max (François Cluzet), pierre maîtresse de cet édifice. Max est ruiné mais n’en laisse rien paraître, par peur de perdre la face. Seul Eric (Gilles Lellouche) est au courant et en bon ami, il couvre ses mensonges. Le personnage de Marie (Marion Cotillard) revient également en force dans ce second volet. Son caractère explosif prend toute son ampleur et on comprend rapidement qu’elle cache une grande fragilité sous cette carapace agressive, à fleur de peau. La perte de Ludo n’y est pas étrangère.
Pour autant, l’intrigue est quasi inexistante et le scénario, d’une pauvreté rare.
Nous finirons ensemble : mêmes ingrédients ou presque
Si ce film se distingue du précédent par l’aspect précédemment évoqué, reste ce qui a fait le succès du premier : un film de potes, le Cap Ferret, les situations à gag. Mention spéciale à la scène où Antoine, Laurent Lafitte, est pris d’une crise d’allergie soudaine. Sa bouche a triplé de volume et c’est irrésistible. Son personnage est d’ailleurs toujours aussi touchant tant il peut être lourd ou immature. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il s’entend aussi bien avec les enfants, et qu’il échoue inévitablement dans leur chambre, faute de place pour tout le monde. Sans rien dévoiler de l’intrigue, Guillaume Canet a également imaginé une suite intéressante pour les personnages campés par Benoît Magimel et Pascale Arbillot. José Garcia, nouvelle tête, campe quant à lui un personnage savoureux car arrogant à souhait. Enfin, la nouvelle recrue, Clémentine Baert, qui campe la nouvelle épouse de François Cluzet s’en sort admirablement même si elle est plus en retrait, ce qu’impose son personnage. Sauf que quand on connaît l’envers du décors, on est en droit de se demander ce qui relève de la fiction ou de la réalité.
Dans tous les cas et passé la description psychologique des personnages, seul point de salut, cette suite n’est pas du tout à la hauteur du premier opus, que j’ai préféré largement.
Ce film a été vu le 11 avril lors d’une projection privée dans le cadre du Club 300 AlloCiné, elle a été suivie d’un débat en présence de Guillaume Canet, Marion Cotillard, Clémentine Baert et Alain Attal, producteur.