Le réalisateur à succès Jérôme Salle (Largo Winch) revient au cinéma avec un biopic sur le commandant Cousteau. En choisissant de nous montrer l’homme tel qu’il était, sans édulcorer sa personnalité ni exagérer ses défauts. Mention spéciale à Lambert Wilson, pour sa transformation ainsi qu’à Audrey Tautou. Les deux enfants joués par Pierre Niney et Benjamin Lavernhe de la Comédie Française ne déméritent pas non plus. Place au film en eaux troubles.
La découverte, la conquête, la reconquête
C’est à cause d’un accident qui l’a empêché de voler dans les airs que Cousteau a décidé de nager en toute liberté. Exalté par sa découverte, il a envie de partager ce qu’il a la chance d’explorer avec le grand public. En décidant de quitter la Marine pour vivre son rêve à bord de la Calypso, le commandant intéresse assez vite les productions américaines qui lui commandent des films pour être diffusés dans les cinémas. Si les premiers films se font par passion, Cousteau doit sans cesse se réinventer pour livrer ces oeuvres contractualisées. Contre l’avis de son fils Philippe, le commandant opèrera des choix qui marqueront une rupture dans la relation si privilégiée qu’il entretenait jusqu’alors avec son fils.
Le fils prodigue
Parmi ses deux fils, Cousteau affiche clairement une préférence en direction de Philippe, le cadet (incarné par Pierre Niney). Son frère Jean-Michel (Benjamin Lavernhe de la Comédie Française) est ostensiblement relégué au second plan. Pour autant, il n’en conservera apparemment aucune rancoeur. Philippe en revanche en voudra à son père de contribuer à la destruction directe ou non de l’environnement qu’il chérit tant depuis sa plus tendre enfance. C’est lui qui ouvrira les yeux au commandant sur le sens véritable de ses actions ainsi que leur portée. Une nouvelle ère s’ouvre alors : celle de la protection, de la nature mais aussi de la famille.
L’écologie
C’est donc à travers son fils Philippe que Jean-Jacques Cousteau s’éveille aux intérêts de la nature. Prenant conscience de l’urgence en matière d’écologie, son fils le rassure en lui tenant ces propos « mais il n’est pas trop tard ». Exhorté par ces dires, le commandant entreprend alors son fameux voyage en Antarctique à bord de la Calpypso, pourtant bien éprouvée par les navigations à répétition. Grâce à lui, un moratoire est mis en place pour ne plus épuiser les ressources naturelles de la région polaire.
Cet homme illustre que nous donne à voir Jérôme Salle ce n’est, de son propre aveu « ni un Dieu, ni le dernier des salauds » (en référence à ses infidélités répétées), mais juste un homme avec ses failles et une sensibilité qu’on devine aisément.
N’hésitez pas à aller voir le film pour mieux connaitre cet homme et sa vie, sans oublier les images sublimes du milieu aquatique mais aussi de la terre ferme, ensoleillée ou sous la glace.