La solitude dans un monde ultra connecté
Ce film, ça pourrait être l’histoire de tous les spectateurs. Son thème est universel. Lequel ? La solitude, la peur de souffrir et plus largement, le sentiment (amoureux ou non). Certes, l’intrigue prend place dans un futur proche…si proche du présent.
Theodore-Joaquin Phoenix, est un trentenaire dont la vie oscille inlassablement entre son job et ses heures solitaires le soir chez lui, devant des jeux vidéos. Plongé dans un monde ultra connecté (bien plus qu’aujourd’hui), il échange librement avec son ordinateur, lui-même relié à son portable, le tout relié à une oreillette; il lui suffit de donner des ordres à son programme d’exploitation (OS) pour qu’ils soient exécutés. Compte-tenu du développement exponentiel des fonctionnalités de nos devices, il est évident que ce monde là, nous le caressons déjà.
Notre protagoniste est donc seul puisqu’en instance de divorce. La relation qu’il avait avec Catherine, la tourmentée, n’a pas résisté à leur mélancolie commune. Un soir, en installant son nouveau système d’exploitation, censé être le plus intuitif qu’il soit, il fait la rencontre de Samantha… La version féminine, à la voix humaine et sensuelle, de son OS. Dès lors, il ne la quitte plus et réapprend progressivement à s’abandonner librement à l’autre , ne fût-elle qu’un programme.
Un film à la vision tendre et poétique
HER c’est avant tout un film empli de tendresse et de poésie. Le réalisateur, Spike Jonze, s’est attaché à rendre parfaitement naturel le lien qui unit les deux protagonistes, à tel point qu’on peut avoir l’impression qu’ils passent leur vie au téléphone. Outre les questions évidentes qu’il pose sur la prégnance de la technologie dans nos vies, le film aborde un sujet bien plus profond. Comment l’amour peut naître d’un échange intellectuel, d’une complicité fondée sur autre chose que le physique et il met en exergue le pouvoir de l’imagination. Her dit également à quel point la présence de l’autre peut être réconfortante et souligne ainsi toute son importance.
Les acteurs sont comme à leur habitude, incroyablement crédibles dans ces rôles aux contours très marqués. Comme dans chacun de ses films, Joaquin Phoenix éblouit par sa présence et sa sensibilité à fleur de peau; on en peut qu’être en empathie avec son personnage. Enfin, la photographie est si belle qu’elle nous mène au ciel. Voir Her, c’est un bonheur infini. On ressent rarement une telle plénitude devant un film.
Her c’est un film qui offre à son spectateur une expérience incroyable, entre ciel et terre. Toucher du doigt un monde qu’on ne connaît pas encore, bien qu’on en soit si proches, mais aussi comprendre que la solitude est sans doute le fléau de notre humaine condition. Mais soyez rassurés, il y a de l’espoir
Absolument, très bien dit !
Effectivement, nos chroniques respectives corroborent ce qu’on lit un peu partout…en même temps, pourquoi jouer les grincheux? au contraire, soyons heureux qu’un film se démarque totalement et nous laisse effectivement dans une certaine plénitude même si le fond du film est quand même pas si joyeux que cela…