En compétition officielle à Cannes, Les Misérables de Ladj Ly, produits par Srab, était d’abord un court métrage. Retour sur ce court.
Tout est parti d’un fait divers : une bavure policière filmée par le réalisateur, qui a valu une enquête de l’IGPN, la police des polices (aussi appelés les boeufs carottes). De cette expérience, il a décidé d’en faire un court métrage qui est devenu un long qui a la chance de faire partie de la sélection officielle cannoise. Ladj Ly est également membre du collectif Kourtjamé, porté par Romain Gavras, Kim Chapiron, ou encore Vincent Cassel.
Dans ce court métrage, on suit la BAC dans les quartiers dits sensibles pendant leur « ronde », alors qu’une nouvelle recrue a rejoint l’équipe. Cette nouvelle tête est incarnée par Damien Bonnard, comédien remarqué dans des courts faisant partie de la sélection des Césars puis des longs, comme « Rester vertical » (produit lui aussi par les Films du Worso, tout comme ce court métrage). Or, la ronde tourne mal quand ce dernier s’en prend physiquement à l’un des jeunes visés par la BAC.
L’énergie portée par le film et toute la tension non dissimulée de ces policiers (et surtout celui brillamment incarné par Alexis Manenti) qui portent en eux une rage manifeste donne une couleur à l’ensemble qui deviendra, à coup sûr, un grand film de société. La preuve, Cannes l’a déjà plébiscité.