Pour son premier court métrage, « L’héritage », Michaël Terraz nous plonge dans un univers au charme onirique et délicieusement fantastique. Davantage axé sur l’univers du conte que l’inquiétant propre du fantastique, il met en scène avec force talent la mort, le deuil, l’angoisse de la séparation. Ce premier court est aussi une jolie réflexion sur l’amour filial, l’amour tout court…écourté.
Ce conte fantastique met en scène un père de famille qui a perdu sa femme accidentellement, et se retrouve seul avec leurs deux petites filles. Une maison leur est promise en héritage, et c’est sur la route pour aller la découvrir qu’un accident mineur se produit, les obligeant à passer la nuit dans une étrange demeure, inquiétante et comme habitée…
Trop en dire réduirait à néant tout l’intérêt du scénario prodigieusement pensé par Michaël Terraz, mais sachez que ce court a tout d’un long…
Le jeu des acteurs est incroyable, tant les adultes que les petites filles. Commençons par ces deux actrices en herbe : rien n’est plus beau que l’innocence de l’enfance; elles prennent à coeur leur rôle de fillettes orphelines de mère, plongées dans des évènements à la limite du vraisemblable. La fraîcheur, la disponibilité et le professionnalisme mis en oeuvre par Jeanne et Charlie-de leurs vrais noms, sont autant de qualités qui nous épatent. De l’aveu des acteurs Sarah-Laure Estragnat et Axel Kiener, elles leur ont donné une leçon de jeu. Bravo et longues carrières à ces deux petites prodiges. Quant aux deux protagonistes adultes, ils s’en sortent à merveille également, malgré un tournage dans des conditions difficiles (vent, pluie, transformation physique pour Sarah-Laure dont on a modifié le visage). Eux aussi ont donné une grande leçon d’acteur.
Par ailleurs, les effets spéciaux sont spectaculaires, et ce d’autant plus qu’il s’agit d’un court : pari réussi. Enfin, le réalisateur nous a plongé dans l’univers qui était le sien auparavant, le dessin; les toiles que l’ont peut observer tout au long du court, sont délectables.
Pour un premier, c’est un coup de Maître, voilà pourquoi il fait partie du Short Film Corner à Cannes : bravo à tous.
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