Joueurs, c’est un premier film et c’est aussi un premier film réussi à bien des égards. L’atmosphère, l’intrigue, les personnages.
L’amour du jeu, le jeu de l’amour
Ella rencontre Abel et dès lors, c’est toute sa vie qui bascule. Elle le suit dans les cercles de jeu qu’il fréquente assidument. Ils gagnent tous deux beaucoup d’argent et l’addiction gagne rapidement Ella. Folle amoureuse, elle suit Abel partout. Ils forment alors les Bonnie&Clyde des quartiers populaires parisiens, car c’est aussi tout cet univers cosmopolite qu’il nous est donné de voir, ce qui est rare au cinéma comme le souligne Tahar Rahim.
De cette folle fusion amoureuse et sexuelle se dégage une force qui ne sera pas pérenne. Intrigue oblige, l’épaisseur psychologique d’Abel se dessine peu à peu et à force de surprises, on comprend à qui on affaire…jusqu’à ce qu’il nous échappe.
Une réflexion éclairée
Evidemment, pour gagner il faut savoir perdre. C’est ce qu’Abel évoque vers la fin du film. Dans la vie, rares sont ceux qui savent perdre : gagner, tout le monde sait le faire ; perdre en revanche… Ce propos éclaire tout le film et donne du sens à la quête d’Abel. Dès lors, son personnage s’épaissit et derrière sa légéreté apparente et son air débonnaire, il gagne en sympathie et on est en empathie avec lui.
Mention spéciale pour ce casting parfait : Tahar Rahim a une gouaille sans faille et Stacy Martin se révèle forte malgré son apparence frêle. Une réussite sur tous les plans, donc.