J’accuse, fresque grandiose

j'accuse polanski

Bien loin des considérations polémiques subsiste une oeuvre majeure de cinéma, une grande fresque historique. Telle est la manière dont on peut décrire « J’accuse », le film de Polanski qui offre à Jean Dujardin l’un de ses plus grands rôles de cinéma. Un pur bonheur, deux heures durant lesquelles on est suspendus au combat d’un homme pour la justice. Ici, il ne s’agit de parler que de Dreyfus, de son personnage et non de l’homme derrière le réalisateur. Qu’on se le dise.

Un film digne et grandiose

Premier plan du film : pure merveille. On est dans cette cour des Invalides, assistant à la disgrâce du capitaine Dreyfus : dégradé, ses insignes lui sont retirées unes à unes. Long plan séquence, plaisir immense. Cette première scène est à l’image de tout le reste du film : on vibre aux côtés de Marie Georges Picquart dans son enquête pour faire toute la lumière sur ce qui deviendra l’affaire Dreyfus. On a beau connaitre les grandes lignes de l’intrigue, par culture générale ou souvenir des cours d’histoire, on est totalement captivé par la manière dont l’enquête progresse ; comme suspendus.

Les reconstitutions, la beauté des plans, les dialogues : tout n’est que pure réussite.

Définitivement, Polanski signe un grand film, quoi qu’on en dise.

jean dujardin Polanski

Maître Dujardin, Casper Garrel

C’est flagrant. On voit très peu le personnage d’Alfred Dreyfus, incarné par Louis Garrel : tout est centré sur le colonel Picquart. En cela, évidemment, on peut être déçu car l’affiche illustre les deux personnages. Naïvement, on peut alors imaginer qu’on les verra tous les deux dans le film, ce qui est loin d’être le cas, Louis Garrel n’étant que de quelques plans alors que Jean Dujardin est de toutes les scènes (ou presque). Cela se justifie évidemment par la grande Histoire : Dreyfus était détenu sur l’île du Diable, en Guyane. Plus visible, Grégory Gadebois incarne Henry, prétendant au grade de Colonel avant que Picquart ne rafle le poste. Méfiant, fourbe, le duel auquel il se livre avec son nouveau supérieur hiérarchique est très intéressant, d’un pointt de vue scénaristique bien sûr mais aussi dans le jeu d’acteurs.

A en croire France Culture, le combat de Marie Georges Picquart serait une contre vérité sur l’Histoire.

A en voir les médias, j’ai bien fait de voir ce film en projection presse, loin de l’affaire Polanski, loin des contre vérités sur l’affaire Dreyfus. N’oublions pas qu’il s’agit de cinéma, dans tous les cas…

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