Gaspard va au mariage, et nous aussi !

gaspard va au mariage affiche du film

Après Douche froide et Happy few, Antony Cordier revient sur nos écrans avec Gaspard va au mariage, une comédie comme on en voit peu en France.

Gaspard va au mariage : le poids de la famille

Une fratrie se retrouve sur les lieux de leur enfance, un zoo, pour le mariage de leur père, propriétaire de ce parc. Dans cette famille étonnante, nous retrouvons la soeur fantasque, Coline (merveilleuse Christa Theret) qui se sent animale, ours plus exactement ; il y a aussi Virgil, porté par Guillaume Gouix qui est un personnage très touchant car bien qu’incarnant le cartésianisme, de son propre aveu, c’est peut-être parce qu’on l’a enfermé dans cette posture qu’il est ainsi, le zoo symbolisant le poids de la famille. Puis il y a Gaspard, incarné par Felix Moati, déjà interviewé ici, qui est au centre du film comme le titre le suggère. Jeune homme de 25 ans, il revient dans sa famille aux bras d’une petite amie qui n’est pas (encore) la sienne, elle-même jouée par la très expressive Lætitia Dosch.

 

gaspard va au mariage laetita dosch

Gaspard va au mariage : Entre poésie et fantaisie

Le film raconte plein de choses : la fin d’un monde qui représente à la fois notre passé mais aussi l’enfance de ces personnages qui ont grandi et qui, pour certains, semblent le regretter. Ce qui est prodigieux dans ce film, c’est que le réalisateur y a mis de lui-même, comme l’a si bien dit Guillaume Gouix dans notre entretien à paraître, il ne cherche pas à faire ce qui plaît au plus grand nombre. Il fait du cinéma par nécessité, et c’est précisément ce point de vue dont le public a besoin.

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Qu’importe si les personnages de son film, un frère et une sœur, éprouvent une forte attirance l’un pour l’autre, Antony Cordier ne les juge pas. Il n’en fait pas non plus quelque chose de scabreux, de telle sorte que nous, spectateurs, ne portons pas un regard désapprobateur sur cette relation si particulière. Nous nous contentons de constater ce lien, d’en être émus par sa force aussi. Ce ressenti est à l’instar du film, on ressent une telle empathie avec les différents personnages qu’on ne fait que les suivre dans leur chemin de vie, sans jugement de valeur mais seulement avec étonnement. Etre étonné, sortir de sa zone de confort, voilà des réactions nécessaires à toute oeuvre artistique. Antony Cordier traite si bien son propos qu’il réussit le pari d’une comédie originale dans un style plutôt « art et essai », ce qui est assez rare dans le cinéma français.

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