Igor Gotesman a mis 8 ans pour accoucher de son premier film. Le résultat est à la hauteur de son travail et de nos espérances. Si ce film s’annonce clairement comme une comédie, il pose aussi la question suivante : jusqu’où est-on prêt à aller par amitié ?
Une comédie potache chez les bobos
Five c’est avant tout une comédie à l’humour aiguisé. En d’autres termes, on rit du début à la fin et de bon cœur. Le pitch ? Une bande de 5 amis d’enfance souhaite vivre une colocation. Grâce à l’argent du père de l’un deux, Samuel, le rêve devient réalité dans le quartier très huppé du Panthéon mais la rêverie est de courte durée quand ce dernier apprend que son fils a abandonné ses études de médecine, dupant tout son entourage familial pour continuer à vivre aux frais de son père. Dans une impasse financière, le jeune homme doit alors se débrouiller pour ne pas décevoir ses amis et maintenir son train de vie. La solution la plus lucrative qu’il trouve alors n’est autre que celle de vendre de la drogue. Si tout se passe bien dans un premier temps, il sera confronté à bien des écueils quand son fournisseur se fera cambrioler. Samuel devra trouver d’autres solutions, quitte à mettre en péril sa sécurité et celle de ses amis. Improbable ? Absolument pas. Le scénario élaboré par Igor Gotesman est bien ficelé et ne manque pas de surprises, ce qui ne peut que ravir le spectateur. Si on reproche souvent au cinéma français de proposer des comédies clairement en deçà du niveau américain, Igor Gotesman ne déçoit pas avec un premier essai plus que réussi. On rit du début à la fin, et on adore ça.
Des acteurs dans le vrai
Que ce soit Pierre Niney, Margot Bancilhon ou encore François Civil (récemment vu dans l’excellent 10%), on ne peut que saluer la justesse dont ils font preuve. Igor s’est attaché à donner un caractère bien affirmé à chaque personnage, de façon à ce que chacun ait une identité singulière. Il y a l’éternel optimiste incarné par Pierre Niney, le looser attachant campé par François Civil, la femme fort et fatale selon Margot Bancilhon, le tombeur intello joué par Idrissa Hanrot, enfin, l’hypocondriaque caractéristique interprété par Igor Gotesman lui-même, le réalisateur. Cette valse de névroses se conjugue à merveille même si elle peut parfois détonner. A sa manière, chaque comédien nous livre une performance à la hauteur des espoirs placés dans une comédie : on rit et on y croit.
C’est donc un pari réussi pour ce jeune réalisateur, on ne doute aucunement du succès (mérité) que va rencontrer son premier film.
Sortie en salles le 30 mars 2016.