19Dans ce premier long-métrage fort prometteur, Victor Saint Macary met en scène une tranche d’âge peu exposée dans les films français : les 25/30 ans. S’il se présente comme une comédie romantique, c’est parce qu’il met face à face un couple d’amis en colocation, Vincent et Néféli. Le jeune homme, récemment séparé, fait la promesse à sa meilleure amie et à sa demande de ne plus se remettre en couple. Evidemment, tout se compliquera lorsque Vincent fera la rencontre de Julie (Camille Razat)…
Ami ami : un ton délicieusement singulier
A l’aide de ses co-scénaristes, Audrey Diwan, Benjamin Charbit et Thomas Cailley (Les Combattants), Victor Saint Macary donne une couleur tout à fait savoureuse à son film. Celle-ci transparaît à travers la complicité entre les deux protagonistes, mais aussi des situations annexes à l’intrigue (leurs voisins exhibo-contorsionnistes ou encore Jonathan Cohen, des électrodes sur les abdos, en train de s’enfiler une énorme knacki, parmi tant d’autres situations burlesques à souhait). On aime cet humour décalé, qui tend à de plus en plus s’affirmer dans le cinéma français, s’affranchissant de ce qui fait rire le plus grand nombre pour proposer une originalité vraie, sans concession ni consensus.
Ami ami : une réflexion sur l’amour
Au travers de l’intrigue, le film interroge la notion d’amour. Au cours d’une réplique, le personnage de Néféli demande à Vincent si au fond, l’amour ce n’est pas une amitié platonique. En effet, ils font tout comme un couple à l’exception de coucher ensemble. La notion d’amitié revêt alors une nouvelle dimension. En tant que spectateur, on se demande quels sont réellement les sentiments éprouvés par les deux protagonistes, la fin viendra éclairer notre lanterne.
Vous l’aurez compris, Ami Ami c’est un premier film extrêmement réussi, qui ne ressemble à aucun autre, avec une liberté de ton et une BO incroyable (La Femme, Petula Clark) dont on ne cesse de se délecter. Il serait vraiment dommage de passer à côté.